SUJET
Cet ICEB Café dans la chapelle de la maison de l’architecture a rassemblé des Maîtres d’Ouvrage et AMO, soucieux de choisir un bon architecte compétent, des architectes qui ont intégré le souci de la qualité environnementale dans leur pratique.
Pour commencer le représentant de la MICQP nous rappelle l’origine des concours obligatoires (loi MOP 1985) et leurs vertus : professionnaliser les architectes, créer une émulation pour une plus grande qualité architecturale, inventer la notion d’utilité publique et provoquer un débat sur l’architecture.
Pour clarifier notre débat, nous tentons de définir ce qu’est la qualité environnementale (facile) et la qualité architecturale (plus difficile).
Tous les participants s’accordent à dire que la qualité environnementale est indissociable de la qualité architecturale. Cependant certains sujets de la qualité environnementale sont un peu délicats et bien spécifiques comme la question de la qualité de l’air intérieur, ou de l’énergie grise.
Le premier rôle de l’AMO est d’aider la Maîtrise d’Ouvrage à définir son besoin, à poser les bonnes questions. C’est-à-dire à rédiger un programme et donner un budget. Il faut ensuite choisir les architectes qui vont concourir. C’est là que ça se complique à cause d’une concurrence féroce.
Sur un concours cité en exemple, la Maîtrise d’Ouvrage a reçu 173 dossiers mais sur ces 173 candidats, 83 n’avaient pas constitué l’équipe demandée (manquant un acousticien, un spécialiste de la restauration), d’où une grande frustration de l’AMO. Il y a une incompréhension réciproque : d’un côté les Maîtres d’Ouvrage trouvent que les architectes ne sont pas professionnels dans leur manière de répondre ; de l’autre les architectes ont l’impression qu’on leur demande de plus en plus de choses pour de moins en moins cher.
En tout cas c’est sûr, il est urgent de parler ensemble de tout cela, d’écouter les attentes et besoins de chacun.
L’ICEB lance le débat et souhaite y participer.
Deuxième étape, le choix du projet
Quelles prestations demander pour juger de la qualité environnementale – tableaux, calculs simplifiés, STD,… ? Dans ce cas il faut donner les moyens aux équipes pour produire ces réponses avec des indemnités plus importantes (alors qu’aujourd’hui elles sont plutôt en diminution) et du temps. L’AMO HQE ne doit pas se contenter de comparer des chiffres fournis par les candidats. Sur une esquisse on peut déjà voir les qualités environnementales d’un projet, notamment sur la question bioclimatique. C’est le rôle de l’AMO HQE d’analyser les plans, coupes façades et d’expliquer au jury les qualités et défauts de chaque projet. Cependant pour certains aspects de QEB, des indicateurs simples permettent d’évaluer avec des critères objectifs.
Ce qui ressort du débat
On assiste à une dérive où pour prévenir certains problèmes on demande de plus en plus de rigidité alors qu’au contraire il faudrait apporter de la souplesse, prendre le temps du dialogue, se donner le droit à l’inventivité.
Bref un ICEB Café passionnant, trop court et qu’il faudrait prolonger.
INTERVENANTS
Hafida Bouzemi, directrice du service bâtiment de la Ville de Pantin
Patrick Chotteau MIQCP
Raphaële Perron, architecte, élue CROAIF
Valérie Flicoteaux Melling, architecte, élue CROAIF
Dominique Ingold, ingénieur programmiste et AMO (CPO)
Emmanuelle Patte, architecte membre Iceb (méandre)
Catherine Parant, architecte (S’PACE)
RESSOURCES
Présentation du débat animé par Catherine Parant
LIEU
La Maison de l’Architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris
Métro : Gare de l’Est