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  • Transition énergétique : non à une loi au rabais !

    L’ICEB, membre du collectif Les Acteurs en Transition énergétique, a signé cette tribune parue dans le Monde du 6 mars 2015 pour protester contre les changements de la loi sur la transition énergétique proposés par le Sénat qui la vident de son ambition.

    Voir la liste des signataires du Collectif Les Acteurs en Transition énergétique 

    Voir la tribune sur Lemonde.fr


    « Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.

    L’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.

    Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.

    En supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée !

    Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?

    70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres

    Le Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.

    De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !

    Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !

    Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.

    Changer de cap

    Les économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.

    Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !

    Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !

    Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.

  • iceb café
    26 Fév 2024 à 18h00

    Mobilités : impacts et perspectives, avec Frédéric Héran

    libre

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